Les producteurs de lait exigent leur part du fromage
Le couple franco-allemand a entériné, une fois de plus, l'orientation libérale de l'Union Européenne : on régule le marché par la disparition de paysans et non par une réduction concertée de la production. Les potentielles mesures de réduction volontaire de la production, gérée de surcroît pays par pays, financent en fait un véritable plan de licenciement et de concentration orchestré au niveau de la production. Le relèvement des aides de minimis et l'absence de mesures concertées entre pays confirment que la politique européenne actuelle ne fait que renvoyer la balle aux Etats au lieu d'oser une gestion collective de la crise.
Pour une politique laitière solidaire et Européenne, nous continuerons à nous battre face à l'irresponsabilité des décideurs politiques, à l'aveuglement idéologique de technocrates et aux intérêts financiers de multinationales agroalimentaires et autres acteurs du commerce mondial. La régulation est et restera la seule solution à la crise !
De vraies solutions pour mettre fin à la crise
La Confédération paysanne porte des propositions concrètes qui doivent permettre de faire remonter les prix pour que, enfin, les paysans soient payés pour leur travail. Dans un premier temps, il faut mettre en place un prix minimum garanti sur la partie de la production (jusqu'à 90%) dont la valorisation est assurée sur les marchés. Au niveau européen, il faut mettre en place des mesures de régulation. Sans avoir la rigidité des quotas, il s'agirait de permettre une adéquation dynamique demande/prix/volume. Enfin, les pouvoirs publics doivent faire le choix d'un soutien renforcé aux paysans qui cherchent à se tourner vers des systèmes plus autonomes et donc moins soumis à la volatilité des cours.
Ces mesures peuvent être mises en place s'il y a une réelle volonté politique de mettre fin à ce qui n'est autre qu'un véritable plan de licenciement.