Home > Actualités > Vers une agriculture économe en eau et résiliente
Partager sur :
EAU
20.12.2019

Vers une agriculture économe en eau et résiliente

20.12.2019 - Vitrac, Ferme de la Maison Rouge.

M. Charrière (directeur de la DDT), F. Vérilhac (DDT), A. Lafon, M. Lafon et S. Malroux

Après une nouvelle sécheresse particulièrement sévère en cette année 2019, la Conf' a échangé sur une ferme avec les représentants de l'administration sur l'adaptation des pratiques face à ces épisodes de plus en plus fréquents. Pour la Conf, l'agriculture paysanne a plus de solutions à offrir aux agriculteurs que le mirage des retenues collinaires.

 

La Confédération paysanne a reçu le directeur de la DDT, Mario Charrière, accompagné de François Vérilhac, chef du service économie agricole, sur la ferme de Colette, Alain et Maxime Lafon, à Vitrac (production de lait, yaourts, beurre et crème), le 9 décembre.

Après une nouvelle sécheresse particulièrement sévère cette année, la Conf' souhaitait échanger avec les représentants de l'administration sur l'adaptation des fermes à ces épisodes de plus en plus fréquents, afin d'assurer leur pérennité. Le syndicat a trouvé une oreille attentive auprès de fonctionnaires convaincus de la nécessité de se prémunir parce qu'il n'est pas concevable pour l'Etat de venir palier indéfiniment les sécheresses par des subsides.

La visite de la ferme a permis de montrer les aménagements mis en place pour faire face, notamment l'implantation de haies pour retenir l'eau et apporter de l'ombre sur les prés. Un investissement comme le séchage en grange a aussi donné une qualité de foin compensant en partie l'arrêt de la culture du maïs qui lui, demande de l'eau sur la période sèche.

Par ailleurs, une cuve de 25 m3 permet de stocker les eaux de pluie récupérées sur le toit d'un bâtiment de ferme. Celles-ci sont utilisées entre autre pour le lavage de la salle de traite, permettant une économie d'environ 500m3/an, ce qui signifie pour la ferme 30% de prélèvements en moins sur le réseau.

Pour la Confédération paysanne, le développement d'une agriculture économe en eau participera à soulager les réseaux du département qui par endroit ont déjà peiné à satisfaire la demande des usagers cet été notamment, comme l'ont confirmé les responsables de la DDT.

Il est aussi dans l'intérêt des paysans de ne pas investir dans des systèmes gourmands en eau alors que la ressource diminue. Dans le viseur de la Conf', les retenues d'eau (pour irriguer le maïs) promues par le ministre de l'agriculture et la FNSEA* : "une fausse bonne idée" favorisant l'évaporation de l'eau au détriment de la recharge des sols, des zones humides, des sources et des nappes phréatiques qui alimentent les besoins en eau du milieu et de l'agriculture l'été. Ces retenues collinaires représentent une privatisation de l'eau dont souffriront les fermes en aval.

Finalement, les éleveurs présents ont souligné la résilience de leurs systèmes de production face aux aléas climatiques comme aux fluctuations du marché. En maîtrisant leurs investissements et leurs charges (moins d'engrais, d'aliments, de frais vétérinaires...), en gagnant en autonomie fourragère mais aussi en valorisant mieux leur production, ils se sont donnés la capacité de faire le dos rond (baisse de la production, du nombre d'animaux...) en cas de besoin.

NOUS CONTACTER Confédération paysanne du Cantal
8 place de la Paix 15000 AURILLAC - Tél : 04 71 43 30 50