Communiqué de presse : La Confédération Paysanne du Cantal s’oppose fermement au projet de loi controversé du sénateur Duplomb

L'Assemblée Nationale a connu le 26 mai un bien triste spectacle orchestré par la FNSEA* avec des élus de droite et de l'extrême-droite : la mise en œuvre inédite d'une procédure anti-démocratique visant à supprimer les débats sur la PPL Duplomb (ou PPL pour « lever les contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur »). La Confédération Paysanne du Cantal, syndicat agricole représentatif, exprime son opposition totale à ce texte régressif, qui menace l'agriculture paysanne, l'environnement, la santé publique et la souveraineté alimentaire, tout en ignorant les besoins spécifiques des fermes du Cantal.
Une loi qui ne répond pas aux enjeux agricoles
Cette proposition de loi ne répond en rien aux difficultés et inquiétudes exprimées par les paysan·nes lors des mouvements de colère de 2024. Elle ne garantit ni la sécurisation des revenus, ni le renouvellement des générations, encore moins les défis climatiques, sanitaires et environnementaux.
Ce ne sont pas les pesticides les plus toxiques, des méga-bassines ou des élevages toujours plus grands qui répondront au malaise agricole. Le relèvement des seuils des ICPE (Installation Classée Pour l'Environnement) accélère l'industrialisation de l'élevage, concentrant les productions dans des zones déjà saturées, au mépris du renouvellement des générations et de l'installation.
Pourtant, la Confédération Paysanne porte des solutions concrètes :
• Des prix garantis et une régulation des marchés pour assurer un revenu décent aux paysan·nes.
• Un soutien renforcé à la transition agroécologique et climatique, avec un accompagnement technique et financier adapté.
• Une politique agricole qui préserve les fermes à taille humaine, plutôt que de favoriser l'agrandissement et l'industrialisation.
Un texte dangereux pour la santé publique et l'environnement
La réintroduction de pesticides tueurs d'abeilles, interdits depuis 10 ans, serait une catastrophe pour l'apiculture, les sols et la santé des paysan·nes. La dangerosité de ces produits est scientifiquement prouvée. Plutôt que de céder aux lobbys des pesticides, il est urgent d'investir dans des alternatives agroécologiques et d'accompagner les paysan·nes vers des pratiques résilientes.
Ce projet de loi menace aussi :
• L'indépendance de l'Anses, dont les expertises scientifiques pourraient être contournées au profit d'autorisations précipitées de produits dangereux.
• Les zones humides, alors même qu'elles sont essentielles à la biodiversité et à la résilience face aux sécheresses. Leur préservation, voire leur restauration, devrait être une priorité.
L'ensemble du monde agricole ne soutient pas ce texte !
Ce texte sert les intérêts de l'agro-industrie, pas ceux de la majorité des fermes. Nous appelons la commission mixte paritaire à rejeter cette proposition de loi et à porter enfin des mesures pour un revenu paysan juste.
Nous appelons à une mobilisation paysanne et citoyenne le 29 juin au Puy-en-Velay à 11h devant la préfecture.
Contact presse :
Porte-parole Animateur syndical
Stéphan ELZIERE Nathan ERYEH-FORT
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